Comment aborder la question de la mort avec son enfant ou son adolescent en période de pandémie…
En cette période de pandémie du Covid, la plupart des familles vivant à l’étranger se sont retrouvées géographiquement, isolées des leurs. Parfois, depuis plus d’une année, cela a eu pour conséquence de provoquer dans certaines familles, un repli de ses membres vers la cellule familiale.
Certaines, dans un climat médiatique anxiogène, ont dû faire face à des deuils, à des peurs (de la maladie, de perdre leur emploi…) liées à la pandémie. Ces familles, lorsqu’elles ont été confrontées au deuil de l'un de leur proche, n’ont pas pu partager avec les autres membres, le récit "du temps du mort" , pour pouvoir débuter un processus de travail de deuil et imaginer un autre temps sans la personne décédée, participer aux rites funéraires et partager leur peine.
Ainsi des enfants et adolescents ont pu perdre l’un de leurs grands-parents, sans avoir eu la possibilité de leur dire au revoir ou d’aller à leurs obsèques. Les enfants sont comme des « éponges » et ressentent, sans que les parents aient besoin de le verbaliser, leur mal-être, leur anxiété, leur peur. Cela a pu engendrer chez les plus jeunes, des incompréhensions, de mauvaises interprétations autour de sujets liés à la maladie ou la mort.
Dans le cadre de ma pratique, j’ai été amené à rencontrer des d’enfants qui souffrait d’un mal-être lié à ce contexte anxiogène, avec des questionnements liés à la mort, la peur de mourir, la peur de perdre ses parents, grands-parents…La peur de contaminer son parent, La peur d’être abandonné si les parents mouraient du Covid, la plupart ne s’autorisent pas à en parler avec leurs parents de peur de rajouter du chagrin, de l'inquiétude ou du stress.…
La situation de pandémie trop récente, ne nous permet pas encore de mesurer l’impact sur les individus, les enfants et les adolescents de cette situation qui a engendrée au sein de la cellule familiale, des peurs et des deuils… Ces enfants et adolescents ont besoin d’un accompagnement, d’un espace où ils peuvent verbaliser leurs inquiétudes et angoisse (sans craindre de fragiliser leurs parents). Ils ont besoin d’être rassuré, d’apprendre à mettre des mots sur leurs émotions pour dépasser leurs peurs et trouver du sens à ce que nous vivons actuellement.
Claude Bieffeilh Daram
Psychopraticienne , Psychanalyste
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